Sokcho // The Sweet Escape pt.2

D’accord, je l’avoue, j’ai un petit peu menti. Notre première journée à Sokcho ne s’est pas réellement terminée juste après le coucher de soleil.

Après être rentrées nous reposer une petite heure à l’auberge, nous avons décidé d’aller jeter un petit coup d’oeil au marché de la ville qui se situait quelques rues plus loin, histoire de partir chasser notre dîner. Ce qu’on ne m’avait pas dit, par contre, c’est que le marché en question est le marché aux poissons de Sokcho (속초 관광수산시장), et s’il y a bien une chose qui me fait rapidement tourner de l’oeil, c’est l’odeur particulièrement iodée de tout ce qui sort de la mer.

Le marché en lui-même est couvert par une verrière, malheureusement fermée quand nous y sommes allées. Le lieu paraissait tout de même très grand, probablement grâce aux nombreuses lumières et fumées venant de tous les stands encore ouverts. J’ai pris cette photo à l’entrée du marché ; un peu plus loin, les vendeurs de poissons se faisaient bien plus nombreux. Certains d’entre eux avaient plusieurs poissons séchés accrochés tout autour du stand, d’autres des aquariums avec des poissons un peu étranges à l’intérieur. On peut également acheter des morceaux de poulet frits un peu partout, car c’est probablement le snack préféré dans le pays.

C’est probablement le bon moment pour mentionner que je suis pescétarienne depuis deux ans et demi. C’est-à-dire que je ne consomme pas de viande, mais accepte encore le poisson et les oeufs dans mon régime alimentaire – ça rassure ma maman qui craint que je développe des carences en devenant végétarienne à plein temps. J’avoue que ça m’a beaucoup sauvé la mise en Corée du Sud, car le végétarisme n’est pas vraiment à la mode ici…

Parce que T. voulait goûter à la grande spécialité locale nommée « ojingeo sundae » (오징어순대), elle s’en est achetée un lot. Il s’agit de calamars fourrés et servis en rondelles. Je ne vais pas vous mentir, sur les huit rondelles, T. a réussi à en manger trois et je me suis personnellement arrêtée après la première. Le goût est très prononcé et je ne réitérerai probablement jamais l’expérience. J’ai d’ailleurs appris bien plus tard qu’il y avait de la viande dans la farce, au milieu des légumes. Tant pis! Heureusement que je suis une habituée des plans B, j’avais opté de mon côté pour des kimbap (à gauche) et des ddeokbokki (à droite), mes valeurs sûres. Et ça, c’était super bon pour le coup. On a aussi pu négocier avec une marchande pour obtenir une large assiette de fraises pas trop cher.

[Astuce: ça aide de parler un petit peu coréen, les vendeurs ont tout de suite plus envie de faire des petites réductions.]

Mais nous ne les avons pas mangées tout de suite. Après concertation, nous avons décidé T., M. et moi, de nous lever aux aurores pour tenter d’aller voir le lever de soleil sur la plage. Et quoi de mieux qu’une belle assiette de fraises pour nous faire oublier les heures de sommeil sacrifiées? Nous sommes donc rentrées à l’auberge, et avant de dormir, avons planifié notre deuxième journée.

Vers 4h45 du matin, M., T. et moi sommes donc sorties sans réveiller toute la maisonnée et nous sommes dirigées vers la plage la plus proche. Après avoir marché une vingtaine de minutes, nous sommes arrivées à destination. Là, nous nous sommes tranquillement installées, avant de commencer à déguster nos fraises en écoutant le chant des vagues.

Malheureusement, la météo a décidé de ne pas vraiment coopérer, et la présence d’épais nuages nous a empêchées d’apercevoir le moindre rayon de soleil. Si bien que vers 6h30 nous avons abandonné et décidé de rentrer rejoindre le reste du groupe. Malgré tout, je crois que c’est le réveil le plus doux que j’ai eu depuis longtemps. D’ailleurs, ce qui est chouette à cette heure-ci, c’est que la population locale commence à aller travailler. On a croisé sur notre chemin des ouvriers en plein exercice d’échauffements pré prise de poste. Nous avons aussi pu voir un super beau chien blanc en pleine sieste devant la porte d’une maison et quelques oeuvres de street art assez inattendues.

Après un petit temps de repos à l’auberge (comprendre : un second petit-déjeuner), nous sommes toutes reparties ensemble vers un temple un peu caché, près du lac Yeongnangho (영랑호), avant de nous balader un petit peu sous les cerisiers en fleur. Je n’ai pas trop pris de photos du temple car au moment où nous y étions, un petit rassemblement de villageois avait lieu.

Comme la faim a commencé à se faire sentir, nous nous sommes lancées à la recherche d’un restaurant pas trop cher qui conviendrait à tout le monde dans le groupe. Malheureusement, un dimanche midi, presque tout était fermé, au point où nous avons commencé à perdre espoir. En entrant désespérément dans une supérette GS25, T. a demandé à la vendeuse si elle connaissait un restaurant ouvert dans les environs. La jeune femme a alors, à notre plus grande surprise, téléphoné à l’une de ses connaissances avant de nous emmener quelques pâtés de maisons plus loin, dans une cantine un peu cachée et tenue par plusieurs femmes âgées.

Là, nous avons été accueillies avec une gentillesse infinie, et les vielles dames se sont lancées dans la préparation de soupes de raviolis et de nouilles froides pour nous. Elles nous ont également offert du thé et des petits gâteaux épicés qu’elles avaient préparées elle-mêmes et enroulés dans du papier cuisson. Franchement, je n’en reviens toujours pas de l’hospitalité si chaleureuse des habitants de Sokcho.

Après un si bon repas, nous avons décidé de passer nos dernières heures dans la ville à la plage, histoire de profiter du temps superbe qu’il faisait. Plusieurs cafés longent la côte, ce qui est assez pratique quand il fait très chaud et qu’une bonne limonade fraîche ne se refuse pas. Quelques bateaux à moteurs proposent également de faire un tour sur la mer à toute vitesse, mais ça ne coûte pas moins de 40,000wons par personnes (et impossible de négocier pour le coup).

A la fin de l’après-midi, nous avons fait un rapide saut dans une supérette pour acheter des kimbap pour avoir de quoi manger pendant notre voyage de retour, puis nous avons pris un taxi pour rejoindre notre bus. Le trajet s’est passé sans inconvénient, et nous ne sommes pas rentrées trop trop tard à Séoul.

Pour être honnête, je pense que Sokcho vaut définitivement le détour. Que ce soit pour les montagnes, les lacs, la plage, la cuisine ou même le complex aquatique situé plus au nord, je ne crois pas qu’on puisse s’ennuyer dans cette ville. La gentillesse des habitants, l’ambiance générale, fait qu’on s’y sent vraiment comme à la maison. J’ai adoré Sokcho. Si mon budget me le permet, j’essaierai d’y retourner avant de revenir en France. Alors si vous en avez l’occasion, n’y réfléchissez pas à deux fois : foncez ! Je peux vous assurer à 99,99% que vous ne le regretterez pas. ~

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